Comment lever des fonds pour une startup, la question elle n’est pas si vite répondue. Préambule, nous n’allons pas parler des fonds qu’il faut aller chercher pour une association, ou une ONG, ni d’ailleurs des fonds à collecter pour ouvrir un fonds (je vous ai perdu ? vous allez comprendre par la suite …), ni de la dernière cagnotte pour le pot de départ de Michel. Vous voilà prévenus. 

Dans cet article, nous allons échanger sur les fonds à investir dans un business pour le faire décoller, pour l’accélérer, pour “scaler” (terme anglais qui veut dire que votre courbe de business a une bonne forme exponentielle).

Et avant de vous expliquer comment il faut faire pour lever des fonds, nous regarderons déjà pourquoi il faut lever, quand il faut lever, et surtout quand il ne faut pas lever.

Après un petit détour de principe autour du coût de l’argent, nous aborderons les différentes manières de lever des fonds et les erreurs habituellement constatées. 

C’est ok ? Allez c’est parti !

Que veut dire “lever des fonds » ?

Lever des fonds signifie récolter de l’argent pour l’investir dans votre business. Vous allez échanger cet argent, ce cash, contre un bout de votre entreprise (des actions, des parts de votre entreprise, comme à la bourse). L’objectif de ceux qui vont investir dans votre business est majoritairement de pouvoir un jour récupérer plus que l’investissement de départ en revendant leurs parts. 

Comme il y a un risque pour les investisseurs qu’ils ne revoient jamais leur argent investi (si vous faites des erreurs, si votre business ne fonctionne pas, ou tout autre évènement qui fait planter un business), il faut avoir un plan précis et étayé pour convaincre les investisseurs de vous suivre.

Pourquoi vouloir lever des fonds ? 

Ça c’est la bonne question ! J’imagine que vous me lisez pour votre culture personnelle, parce que si vous étiez en train de lever des fonds, vous auriez cette réponse directement … facilement … non ? 

En fait, mon expérience montre que parfois les dirigeants veulent lever des fonds pour de mauvaises raisons. Donc je vous invite à bien vérifier que votre raison ne se trouve pas dans la liste ci-dessus. 

  • Pour faire plaisir à mes coachs business
  • Pour trouver de l’argent sinon je mets la clef sous la porte
  • Pour mon égo
  • Parce que c’est facile
  • Ma banque ne veut pas me prêter …

Les bonnes raisons devraient plutôt tourner autour des points suivants

  • J’ai une idée géniale, j’ai au moins un client qui serait prêt à acheter ma solution/produit mais il me manque l’argent pour créer le prototype, le développer, le fabriquer. 
  • J’ai un business qui tourne bien, mes clients sont super satisfaits, je pourrai vendre beaucoup avec un peu de publicité, mais j’aurai besoin de recruter pour tenir la charge
  • J’ai un business qui fonctionne très bien et je peux facilement aller chercher des nouveaux clients à l’international

Vous avez votre bonne raison de lever des fonds. Parfait. 

Si vous n’êtes pas d’accord, alors bienvenue. Ici nous adorons débattre et échanger calmement les idées, je vous serai reconnaissant de m’indiquer un point supplémentaire à ajouter à ces deux listes que je compléterai bien volontiers si votre argumentaire tient la route bien entendu : C’est ici http://contact.remi.coach

Quand faut-il lever les fonds pour la première fois ? 

Il y a un cas concret qu’il faut évacuer directement, ce qu’il commun d’appeler de la “LOVE Money”, c’est à dire les papas, les mamans, les tantes, les grands-parents qui voyant leur progéniture avoir un rêve, des idées et un certain savoir-faire, décident de prendre une petite part des économies familiales pour aider au démarrage. Point positif, en général cela ressemble plus souvent à un don qu’à une levée de fonds. Point négatif, ça peut générer des embrouilles familiales costaud pour les repas de famille des 30 prochaines années. 

Donc le dirigeant lèvera des fonds pour la première fois, quand il aura fait la preuve de son concept et de la traction client. 

La preuve du concept, c’est un prototype, une manière de vérifier que l’idée est réalisable, que c’est techniquement faisable et donc qu’on peut le montrer, faire une démonstration. Clairement ce n’est plus une idée sur un powerpoint. 

La traction client, c’est la preuve que les premiers clients sont déjà trouvés (et ce ne sont pas les membres de la famille déguisés en client) et que la solution va les aider, va répondre à un besoin. C’est aussi la capacité de démontrer comment vous allez accéder à ces clients et le coût d’acquisition de ces derniers.

A ce moment là, vous pouvez potentiellement démarrer une levée de fonds …

Quand faut-il lever à nouveau des fonds ? 

Vous avez déjà levé une fois ? Bravo ! Quand devrez-vous lever une nouvelle fois ? Toujours délicat comme question, mais une chose est sûre : “Pas quand vous êtes obligés”, c’est le pire moment, celui où les nouveaux entrants vont avoir le plus de potentiel de négociation, celui où le temps va jouer contre vous et donc celui où vous allez céder beaucoup au risque de voir votre projet s’effondrer . 

Par principe, anticiper. Quand tout va bien, que vos plans prévoient une augmentation de BFR ou d’investissement pour accéder à un nouveau stade de développement dans un an. Quand tous les voyants sont au vert, quand tout va bien, lancez un nouveau tour de table pour franchir une nouvelle étape (si besoin), vous serez en position de force, et ce sont les investisseurs qui seront contents de rentrer au capital. Potentiellement ceux qui vous ont fait confiance la première fois, voyant votre capacité à diriger l’entreprise et le business de main de maître, voudront continuer à faire fructifier leur argent et remettront au pot pour ce nouveau tour de table. 

Qui sont les acteurs des levées de fonds ? 

2 types d’acteurs, ceux qui vont investir de l’argent dans votre business et ceux qui vont vous prendre de l’argent pour vous accompagner dans la démarche :

  • Votre communauté
  • Les business angels
  • Les family office
  • Les fonds d’investissement

Mais donc aussi : 

  • Les leveurs de fonds professionnels,
  • Les vendeurs de rêve,
  • Les accélérateurs,
  • Les consultants

C’est quoi le coût de l’argent ? 

Le coût de l’argent est une notion fondamentale à prendre en considération dans ces réflexions. Si vous avez un super projet avec très peu de risque, votre banque vous fera un prêt. Un prêt n’est pas une levée de fonds dans le sens où le prêt doit être remboursé et que la banque ne prends pas des parts au capital de votre entreprise. Mais le prêt vous coûte peu cher, 2% ou 3% si vous êtes en capacité de démontrer un bilan très sérieux. Pour se développer, le prêt à son banquier est donc la première éventualité à prendre en considération. Même si c’est un peu hors sujet vis à vis des levées de fonds, nous préférons rappeler ce point essentiel. 

Les différentes manières possible pour lever les fonds.

Voici les différentes manières de lever des fonds : 

  • Faire le tour de la famille pour récolter de la LOVE Money
  • Faire une campagne de crowdfunding sur une plateforme type ulule, kiskisbankbank, ou autre
  • Aller voir des Business Angels pour présenter votre Pitch Deck 
  • Aller voir les fonds d’investissements spécialisés dans votre thématique
  • Entrer en bourse … 

Reprenons chaque point

Faire le tour de la famille pour récolter de la LOVE Money

Nous ne nous attarderons pas sur la LOVE Money sauf à vous mettre en garde en cas d’officialisation de celle-ci, qu’elle pourrait être problématique à un moment en cas de levée de fonds avec des “vrais” investisseurs par la suite. Il est nécessaire que vous soyez en capacité de rembourser papi et mami et éviter qu’il ne faille les mettre autour d’une table avec les futurs investisseurs, quoique dans certaines familles, cela pourrait valoir le détour …

Faire une campagne de crowdfunding sur une plateforme type ulule, kiskisbankbank, ou autre

C’est une solution de plus en plus commune. Vous avez créé une communauté autour de votre produit, de votre solution, ou tout simplement autour de votre marque, de votre “personnal branding”. En tout cas, vous avez une audience qui vous suit régulièrement, vous pouvez démarrer une campagne de crowdfunding pour récolter de l’argent avant d’avoir fabriqué votre produit. Cela peut ressembler à de la pré-vente, mais c’est fondamental pour un entrepreneur de savoir qu’il doit créer son produit à 1000 exemplaires et qu’ils sont déjà tous vendus ! 

Avoir le cash avant la fabrication, c’est un BFR négatif, c’est parfait !

Vous pouvez aussi récolter via ces plateformes de l’argent à investir dans votre business en échange de quelque chose d’immatériel (nom au générique, remise exceptionnelle, photo dédicacée, … soyez créatifs). 

En cas de lancement d’une levée de fonds contre capital de votre entreprise au sein d’une communauté, cela va ressembler à une levée de fonds classique sauf qu’au lieu d’avoir 5 ou 10 actionnaires, vous en aurez 4000 ou 5000 et que chacun aura mis une somme modique. C’est possible, il y a des formes juridiques spécifiques pour cela et ça marche. 

Le conseil à vous donner, vous qui lisez ce paragraphe est le suivant. Croire que lancer une campagne de crowdfunding, c’est une page web à créer et basta, c’est se tromper allègrement. Une campagne de crowdfunding nécessite une animation très régulière de la communauté et une campagne de communication intense. A prendre en considération. 

Aller voir des Business Angels pour présenter votre Pitch Deck 

Pour les startups, c’est souvent une manière de valider que le produit/service/solution a un avenir. Convaincre des Business Angels d’investir dans votre business c’est une preuve de réussite. A tel point que parfois c’est devenu un graal qui devient contre productif. Une fois la levée réalisée, le dirigeant se croit arrivé, alors que l’aventure ne fait que commencer. 

Il faut être bien préparer pour aller à la rencontre de ces “BA”. Un BP (Business Plan) solide, un pitch deck qui donne envie. Mais retenez un point très particulier. 100% des Business Angels prennent leur décision sur un critère fondamental : “Le capital humain de l’équipe”. Ils investissent plus sur vous que sur votre business. Bon évidemment il faut que le business soit convaincant, bien étayé de chiffres, l’accès au marché validé, (il y a plusieurs critères que je vous livre dans ce petit livre blanc justement), mais il y a un critère rédhibitoire, c’est le “fit” avec le capital humain de l’entreprise.

  • Saurez-vous les écouter ?
  • Saurez-vous pivoter si nécessaire ?
  • Saurez-vous convaincre ?
  • Saurez-vous entraîner vos équipes ?
  • Saurez-vous exécuter votre stratégie ? 

Nous avons interrogé des dizaines de BA dans le cadre d’une étude universitaire et les réponses aux critères de décisions sont très intéressantes pour comprendre leur psychologie de décision d’investir ou de passer leur chemin. 

Aller voir les fonds d’investissements spécialisés dans votre thématique

Les fonds d’investissements sont beaucoup plus structurés que les Business Angels (en tout cas ils devraient), et quand vous tombez dans le bon timing (ils viennent eux même de lever leur fond, et sont en train de repérer les nouvelles entreprises où investir), et sur la bonne thématique, il est intéressant d’aller les rencontrer. A noter que pour aller voir des fonds d’investissement, il faut être sur un business à fort potentiel ou avoir déjà prouvé depuis plusieurs années votre capacité à sortir des EBE très agréables. 

Entrer en bourse … 

Je n’ai aucune expérience sur les entrées en bourse, mais c’est aussi une manière de lever des fonds. L’introduction en bourse : L’IPO (Initial Pubilc Offering ou un truc dans le genre) – Vous faites des démarches auprès de l’autorité des marchés financiers, et vous mettez un nombre d’action sur le marché.

Cela vous permet de récolter plusieurs millions d’euros (ou de dollars) et d’avoir une valorisation quotidienne de votre entreprise. Elle est égale à la somme des actions que multiplie la valeur de l’action, cqfd.

A vous, désormais, les bilans trimestriels, les profit warning, et autres joyeusetés.

Si vous souhaitez approfondir ce sujet (autre que l’entrée en bourse) , rien de plus simple : Premier contact sans engagement par téléphone.